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L’expérience XENONnT ouvre une nouvelle ère pour l’astronomie neutrino
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Le 16 juillet 2024false false
La collaboration internationale XENON, à laquelle participe le laboratoire SUBATECH (Nantes Université - CNRS/IN2P3 - IMT Atlantique), a annoncé avoir capté et identifié le passage de neutrinos solaires. Ce type de détection, extrêmement rare et normalement réservé à des détecteurs 10 à 50 fois plus grands, a été rendu possible par l’extrême sensibilité du détecteur, conçu pour débusquer la matière noire. Il est si sensible qu’il parvient à ressentir non seulement les réactions nucléaires entre neutrinos et constituants du noyau, mais aussi les infimes chocs beaucoup plus fréquents que certains neutrinos vont infliger au noyau tout entier. Une première qui promet de révolutionner l’astronomie neutrino.
L’expérience XENONnT parvient à voir les neutrinos solaires car elle est taillée pour détecter les événements les plus rares, tels qu’une interaction avec une hypothétique particule de matière noire. Elle dispose d’un « centre de réaction » (le cylindre blanc sur l’image) contenant un volume actif d’environ 1,5 m de haut et rempli de xénon liquide. Il est capable de distinguer les plus infimes phénomènes, mais pour être réellement efficace, il doit être isolé de toute perturbation extérieure. Il est donc entouré d’un réservoir d’eau (enveloppe aluminisée) et niché dans le laboratoire souterrain du Gran Sasso (LNGS) à 1400 m de profondeur. Crédit Collaboration XENON
L’expérience XENONnT
Environ 200 scientifiques de plus de 25 institutions à travers le monde forment la collaboration internationale XENON, représentant plus de 25 nationalités différentes. Depuis 2006, cette collaboration recherche la matière noire à l'aide de chambres à projection temporelle au xénon liquide dans le cadre d'une série d'expériences. L'expérience XENONnT a été conçue pour rechercher des particules de matière noire avec une sensibilité supérieure d'un ordre de grandeur à celle de son prédécesseur.
En France, l’IN2P3 est associé à ce projet depuis 2009 à travers deux de ses laboratoires : le LPNHE (Paris) et SUBATECH (Nantes).